Laida Lertxundi
Double Séjour Situation

Film d'artiste, 16 mm transféré en numérique, collage digital, 10'12''
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Double Séjour Situation se déploie sous les yeux des usager.ère.s de la gare de Chêne-Bourg comme une halte cinématographique. La pellicule 16 mm plonge d’emblée le spectateur dans une atmosphère singulière. Visuellement, le film évoque le cinéma de la Nouvelle vague et peut, à certains égards, se référer plus particulièrement aux longs-métrages d’Éric Rohmer. Les paysages filmés, les conversations et réflexions des acteur.trice.s font en effet écho à certains films du cinéaste français. Néanmoins, il est question pour Lertxundi de traiter de la quotidienneté, sous toutes ses formes. La simplicité des gestes humains, des objets montrés à l’écran, des paysages mis en scène, des bruits qui constituent l’ordinaire sont exposés en très grand format. D’ailleurs, ces sons ambiants qui normalement sont inaudibles de par leur banalité, voire leur intériorité, habitent le film de la même manière que les autres composants : ils sont tout aussi présents qu’un corps, qu’une parole, qu’un objet. L’artiste crée donc une proximité avec cette quotidienneté banale, qui lui confère une dimension sensible. De plus, le film révèle sa technique à plusieurs reprises, ouvrant ainsi la porte à un riche univers réflexif. Le film parle de lui-même lorsqu’il tente de dévoiler sa durée, mais n’y parvient pas. C’est ce que le public observe avec l’apparition de deux femmes énonçant la phrase suivante: « le film dure … minutes », épisode précédé du titre à l’écran. Les filtres colorés qui se brisent devant la caméra révèlent les trucages propres à la technique cinématographique et le bruitage de l’appareil de projection se laisse entendre et se transforme en musique à l’égal du morceau de guitare. Le film de Lertxundi parle de film, de langage, mais aussi du rapport qu’entretiennent les êtres humains entre eux et avec la nature.
Réalisé avec Sara Francola, Vera Abdulina, Katharina Adam, Francis Ehrhardt, Iris Schleinitz, Mona Chevalier, Sofia Zamaskaya, Yuna Feuillatre, Zhaoyi Wu, Hyemin Kim, Sirag Sesetyan, Saad Eltinay, Hanah Ebel Lertxundi, Margarethe Drexel et ses étudiant.e.s de l’Universität Mozarteum – Bildnerische Erziehung, Yndi Ferreira da Silva, Gabriel Legeleux, (Superpoze), Cedric Steffens (Canblaster), Camille Delvecchio de l’Ensemble Solaris.
Son: Ren Ebel
Film Lab: Transperfect Media
Couleur: Yannig Willmann
Crédits : Fran Fraca
Sound Mix: Christina C. Nguyen
Filmé avec une caméra Eclair NPR 16mm, une caméra Bolex 16mm, et divers dispositifs d’enregistrement sonore. Collage digital. Pellicule transférée en vidéo 2K pour édition.
Tourné à : Innsbruck, Autriche, Paris, Rilly sur Loire et Chamonix, France.
Extrait textuel: How to Disappear, Haytham El-Wardany, Sternberg Press.
Remerciements à Enora Jung, Andre Askandar, CHB Arts Residency (Château de la Haute Borde), Valerie Grondon, Nathalie Pierron, Pôle Image Mouvement Ensba, Lyon.
Œuvre produite par le Fonds cantonal d'art contemporain, Genève, pour le programme Mire